Chronique d'une journée de ski à Autrans vue par un parent d'élèves

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Lundi 18 février 2013, je me suis proposé pour accompagner les enfants de CE2/CM1 à Autrans dans la cadre de l'une de leurs sorties de ski.


Autant vous dire que j'ai été surpris par différentes éléments constatés tout au long d'une journée qui n'est pas de tout repos pour les professeurs, les animateurs ESF, les accompagnateurs et les enfants.

Commençons par le début.


Arrivé à l'école Bizanet vers 8h20, les élèves sont invités à se regrouper dans le grand hall de l'école pour se mettre au chaud en attendant l'arrivée du bus jaune du Conseil général de l'Isère. C'est l'occasion pour la maîtresse de faire l'appel, de vérifier si chaque enfant a bien amené toutes ses affaires pour pouvoir partir au ski. Le professeur rappelle les consignes indispensables de la journée, distribue à chacun une "carte d'identité de l'élèves" plastifiée mentionnant notamment le nom des responsables et leur numéro de téléphone mobile personnel, les différentes tailles des bâtons, skis et chaussures. Chaque accompagnateur aide chaque jeune participant à l'accrocher autour du coup ou à sa combinaison de ski.

 

Et pendant ce temps, la maîtresse jongle entre les absents, prend contact avec des parents d'élèves et se démène pour trouver une paire de gants ou un bonnet manquant aux enfants qui les auraient oublié. Pour patienter en attendant le bus, les élèves jouent par groupe à un jeu de cartes, de société et de découverte des senteurs de la nature.

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Le bus arrive.

Chaque élève dépose ses affaires en soute, monte un par un dans le bus et s'assoie au fond du car pour laisser la place aux élèves d'une autre école. Chacun se met à l'aise et enlève le haut de sa combi. L'atmosphère dans le bus est joyeuse. Quel que soit leur niveau de ski nordique, leur réussite ou difficulté, on sent un réel enthousiasme et sur leur visage la joie de monter à Autrans.

La maîtresse place les enfants sensibles à l'avant du bus, cherche des sacs pour v..... au cas où et vérifie que chacun ai bien mis sa ceinture de sécurité avant de voyager.

Et nous voilà en route pour prendre dans le bus les élèves de l'école Ampère, rue Ampère - Grenoble avant de monter en station. Les chaussures de tous les élèves nous attendent sur place. Nous descendons du car pour les rejoindre. Les professionnels de la Ville de Grenoble transportent de grandes caisses de chaussures de ski de fond, parfaitement rangées et triées par tailles pour tous les enfants.

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La qualité du matériel.

Je suis agréablement surpris par la qualité des chaussures fournies par la ville : récentes, presque neuves et de grandes marques (Atomic, Salomon, Fischer !) au look accrocheur et très sympa. En parfaite autonomie, les élèves enfilent leurs chaussures respectives avec une certaine rigueur et déposent leurs chaussures d'hiver dans les caisses transportées dans la soute du bus.
Chacun remonte dans le bus, ceinture accrochée, direction Autrans.

Nous arrivons sur le domaine nordique aux alentours de 10h15-30.

C'est le moment de faire le point sur la journée.. Le temps est légèrement voilé et le soleil se cache. Nous aurons du soleil sur tout le domaine de ski à partir de 12h30. Il ne fait pas du tout froid. Quelques flocons de neige feront leur apparition vers 14h. Les pistes sont parfaitement damées.

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Une pause avant de s'élancer.

Avant de s'élancer, nous trouvons un coin sympa aux abords du centre nordique pour une première collation. Idéal pour s'assurer que les enfants ont bien pris quelques choses dans le ventre avant de skier. Car certains élèves (j'ai demandé....) n'avaient pas pris de petit-déjeuner ce matin-là. J'en profite pour jouer avec eux au jeu des questions/réponses pour les motiver et les solidariser. L'ambiance reste toujours détendue et agréable avec les enfants.

C'est l'heure de laisser nos sacs à dos et de rejoindre le centre sportif pour récupérer nos skis et nos bâtons. Chaque ski possède une lettre (A, B, C...). Chaque bâton, une couleur. Chaque enfant part chercher seul son matériel en total autonomie. Chacun connaît sa lettre, sa couleur. La fixation des chaussures sur les skis est moins laborieuse que le passage des mains dans les dragonnes des bâtons.

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Des conditions idéales pour apprendre et progresser.

Puis les groupes de niveau se forment en fonction des styles, des capacités à skier. Certains élèves passent d'un groupe à un autre si besoin en fonction de leur progrès éventuels constatéslors de la dernière séance de ski.
Groupe 1, niveau faible-moyen : une prof Ecole de Ski Français (ESF) et un parent d'élève accompagnateur pour... 7 élèves (12 élèves les jours sans grippe) !
Groupe 2, niveau moyen-fort : la maîtresse de la classe, qualifiée en ski nordique et un autre parent accompagnateur pour... 11 élèves !

Des conditions à mon sens idéales pour l'encadrement et la progression à Bizanet !

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Un réel apprentissage sur les pistes.

Une chose est sure : aucun élève n'est là sur les pistes pour buller au soleil.

Ils sont vraiment là pour apprendre, se perfectionner et apprécier dans une large mesure le privilège de skier dans le cadre de l'école.

Pour preuve, Groupe 1, de 11h à 13h30.

- exercice d'équilibre sur piste en descente et en vitesse avec appui (x3)

- exercice de montée, en canard et sur traces (x2)

- exercice de glisse avec ski ramené gauche-droite et alternatif (x2)

- exercice de montée en poudreuse, de descente sur traces faites en poudreuse et hors traces (x2)

- exercice de contournement d'obstacles naturels en pleine forêt (neige croûtée et poudreuse) (x5)

- exercice de pas chassés (x2)

- excercice de vitesse puis d'arrêt avec appui (x3).

Sans compter les diverses demandes des élèves, soit pour renouveler un exercice qu'ils ont réussi à faire... soit pour monter quelque part afin de pour pouvoir ensuite "redescendre pour foncer" selon leurs propres mots !

En tout, le groupe a bien dû faire au moins 4 à 5km de pistes en cumul (plats, montées, descentes, poudreuse... virages...).

La fatigue s'est naturellement fait sentir sur la fin de parcours, juste avant de revenir au centre nordique, rendre les skis et retrouver nos sacs pour manger avant de redescendre sur Grenoble en bus.

Bilan global.

Les élèves sont persévérants, surtout lorsqu'ils sont en groupe et que chacun à le besoin d'observer les autres, leur niveau. Une difficulté passagère de l'un peut inciter l'autre à avancer. Si on se met à leur place, les exercices de perfectionnement demandés étaient loin d'être facile à transformer et à réaliser. Ils étaient là, non pour subir un apprentissage scolaire basique, mais conscient qu'il s'agit d'une chance pour eux d'être en montagne, de faire du ski.

Les profs se sont régalés avec les enfants. C'est aussi le moyen pour eux de les appréhender en dehors de la classe de cours et de les (re)découvrir dans un contexte différent.

Une chose est sûre et je vous la livre de manière brut : on a parfois du mal à imaginer le quotidien d'un prof. Il leur faut une bonne dose de courage, de persévérance et de ténacité pour s'occuper des élèves lors d'une sortie de ski. Il leur faut planifier l'organisation avec d'autres professionnels, prendre les devants, garder le rythme et la tête haute durant toute la séance, gérer toutes les susceptibilités, les sollicitations et les petits agacements des enfants, des situations parfois pénibles et inattendues...

J'avais promis à mon fils de prendre un jour pour l'accompagner à une sortie de ski scolaire et en profiter pour accompagner/encadrer un groupe d'élèves au ski, s'occuper d'eux, répondre à leurs attentes, leurs questions... pour aider dans l'organisation et assurer la sécurité de nos enfants.

De cette journée de ski, je suis revenu... vanné !

Chrystophe Oléon, papa de Loris en CE2.

Publié le 19/05/2020
Modifié le 19/05/2020